Un tournant pour la migration

28 septembre 2018


En juillet, les États membres ont achevé leurs négociations sur le Pacte mondial pour les migrations. La nouvelle architecture prévue par les Nations Unies pour les migrations, le réseau des Nations Unies pour les migrations, n’aurait pas pu arriver à un moment plus opportun.

N’est-ce pas le « moment Kandinsky » de la migration mondiale?

Avec plus de 258 millions de migrants internationaux, le monde bouge. Ce phénomène global est bénéfique pour le monde entier, en particulier pour les pays qui souhaitent accélérer la réalisation des objectifs de développement durable. Le McKinsey Global Institute a constaté qu'en 2015, les 247 millions de migrants dans le monde avaient contribué à 9,4% du PIB mondial, soit environ 6,700 billions de dollars dans le monde, ou encore 3 000 milliards de plus que ce qu'ils auraient pu produire dans leur pays d'origine.

L'intégration des immigrés dans les pays de destination de manière sûre, ordonnée et régulière, par exemple dans les domaines de l'emploi, de l'éducation, de la santé, des transports et de l'agriculture, pourrait ajouter entre 800 et 1 000 milliards de dollars à l'économie mondiale sur une base annuelle. Le chiffre pourrait peut-être même doubler si l’innovation, l’enrichissement culturel, le transfert de compétences et la mise en réseau sont pris en compte. Nous devons maximiser les avantages des formes de migration ordonnées et productives. Dans le même temps, le monde ne doit pas tolérer les abus et les préjugés qui rendent la vie insupportable à une minorité de migrants.

Le monde doit féliciter les États Membres d’avoir décidé d’adopter le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière. C'est une étape majeure pour contribuer à atténuer les facteurs défavorables et structurels qui poussent les personnes à quitter leur pays d’origine. Cela permettra de réduire les risques et les vulnérabilités auxquels les migrants sont confrontés et de protéger leurs droits fondamentaux.

Bien mises en valeur, les capacités humaines, économiques et sociales des migrants enrichissent les sociétés et contribuent donc au développement durable aux niveaux local, national, régional et mondial. C’est dans ce contexte que le PNUD sera l’un des principaux membres qui aideront les États Membres à atteindre les objectifs fixés dans le Pacte, une fois adopté en décembre 2018.

Le PNUD se concentrera sur trois domaines principaux:

  1. Réduire au minimum les facteurs défavorables et les facteurs structurels qui contraignent les personnes à quitter leur pays d'origine, notamment le renforcement de la résilience dans les situations de crise et d'après crise.
  2. Créer les conditions permettant aux migrants / diasporas de contribuer pleinement au développement durable dans tous les pays.
  3. Etablir des conditions favorables à la réintégration durable (également liées à nos travaux sur la ré / intégration des personnes déplacées et des réfugiés).

Le point positif est que nous participons déjà aux activités de soutien des États Membres et nous en tirons également des enseignements. Par exemple:

En Afghanistan, dans le cadre du projet SALAM - Appui aux moyens de subsistance et à la mobilité en Afghanistan - le PNUD, en partenariat avec l'OIT, le HCR et la Banque mondiale, aide le gouvernement à élaborer des politiques et des cadres nationaux complets et cohérents pour la gouvernance des migrations, la création d'emplois et la gestion, et la stabilisation de la communauté en mettant l'accent sur les rapatriés et les communautés d'accueil. Cela comprend le soutien à la réintégration des rapatriés par le biais de solutions de développement aux niveaux sous-national et local.

Le PNUD travaille avec les autorités locales moldaves pour améliorer l’accès aux services publics locaux, en responsabilisant et en engageant les diasporas dans des activités de développement local durable et de réduction de la pauvreté. À ce jour, plus de 200 000 personnes ont bénéficié directement et indirectement de meilleurs services grâce à la participation substantielle des migrants / diasporas aux processus de planification locale et aux contributions financières versées aux projets locaux.

Nos interventions s'appuient sur les résultats d'évaluations conjointes. Par exemple, nos études sur le chemin de l'extrémisme en Afrique et l'emploi fait la différence témoignent de l'accent que nous mettons sur le soutien des politiques et de la programmation fondés sur des preuves.

Les États Membres peuvent donc compter sur l’appui du PNUD dans ces domaines en particulier et sur des contributions, le cas échéant, à d’autres objectifs définis dans le Pacte mondial pour les migrations. Avec nos partenaires du futur réseau des Nations Unies pour les migrations, la société civile et d'autres, nous sommes prêts à ce « moment Kandinsky » - un tournant qui transformera les mots en actions concrètes en faveur des migrants et de leurs pays d'origine, de transit et de destination.